Il s'agit de la capacité de la bouillie pulvérisée à parcourir la distance entre la buse et la cible - efficacité de la pulvérisation, à être intercepté par cette cible - efficacité de la capture, puis à déposer un résidu biologiquement actif sur la surface de la cible - rétention.
Tout d'abord, la pulvérisation doit atteindre l'endroit ciblé. Il peut s'agir du sol ou de la face inférieure des feuilles dans le couvert végétal. Le degré de réussite dépendra de la taille des gouttelettes, de la distance à la cible et des conditions climatiques.
Ensuite, les gouttelettes doivent être retenues par la surface cible et ne pas rebondir ou glisser. Les surfaces difficiles à mouiller, telles que les fruits, les tiges et les feuilles verticales cireuses, peuvent être plus facilement couvertes par des gouttelettes plus fines et/ou des formulations comprenant des adjuvants (par exemple, des surfactants).
Puis, le dépôt doit rester humide suffisamment longtemps pour que le produit soit absorbé par le tissu (produit systémique), ou laisser un résidu persistant sur la surface qui peut résister aux intempéries (par exemple, les précipitations, le soleil et même les bactéries) suffisamment longtemps pour rencontrer le ravageur (produit de contact).
Cela concerne l'endroit où les gouttelettes pulvérisées doivent se déposer (ou se déplacer) pour qu’elles puissent atteindre leur objectif. Ci-dessous quelques exemples de fonctionnement de produits, lisez l'étiquette de votre pesticide pour déterminer votre situation.
L’agriculteur appliquant le traitement doit tenir compte de ces facteurs lors de la planification de l'application et de l'évaluation de la couverture obtenue. Alors, comment visualiser la couverture ? Certains applicateurs recherchent la brillance sur les feuilles, ou un résidu trouble une fois que la pulvérisation a séché. C'est mieux que rien, mais nous recommandons le papier hydrosensible, qui reste le moyen le plus polyvalent et le plus économique de visualiser la couverture.
Il y a deux paramètres qui doivent être évalués lorsqu'on analyse la couverture sur du papier sensible à l'eau :
Ci-dessous une métaphore pour expliquer cela.
Imaginez que les bateaux de ce jeu de bataille navale sont des insectes nuisibles et que le plateau sur lequel ils se trouvent est une feuille. Les pions blancs représentent les dépôts de pulvérisation. Sur cette première image, nous voyons une couverture de 100 % et une densité de dépôt très élevée. Bien sûr, nous avons eu tous les bateaux, mais c'est une surenchère au sens propre et figuré. Il n'est pas nécessaire de mouiller complètement la cible pour lutter contre la plupart des parasites. Lorsque vous pulvérisez une cible au-delà du point de ruissellement, vous n'ajoutez pas plus de pesticide à la cible - vous déplacez ce qui était déjà là. La surface ne dépassera pas la concentration du produit que vous avez pulvérisé (à l'exception peut-être des mélanges qui comprennent certains adjuvants). Bien qu'un volume supplémentaire puisse améliorer la couverture, à partir d’un certain point il n’y a pas de gain de rendement.
À moins que l'étiquette ne demande spécifiquement un arrosage, c'est trop de couverture.
Dans cette deuxième image, nous avons couvert environ 15% de la zone cible, ce qui est raisonnable. Cependant, notez le manque de distribution ! Vous pouvez voir que nous avons manqué une bonne partie de la feuille. Si nos prétendus ravageurs sont sédentaires et s'il s'agit d'un produit de contact, alors nous avons raté notre coup. Si c'était un papier hydrosensible, nous conseillerions à l'opérateur du pulvérisateur de noter l'espace entre les dépôts. Un ravageur tel qu'un insecte ou une petite mauvaise herbe pourrait-il facilement se glisser entre les dépôts ?
La couverture de 15 % est bonne, mais la distribution est mauvaise.
Sur cette troisième image, nous couvrons toujours environ 15 % de la cible, mais la pulvérisation est maintenant répartie plus uniformément. Certains d'entre vous ont probablement remarqué que nous avons manqué un ravageur. Cette observation me rappelle l'un de mes échanges préférés du film "Vacances de Noël", dans lequel Clark a finalement réussi à illuminer sa maison, mais son beau-père ne voit que les problèmes : "les petites lumières ne scintillent pas." "je vois ça et merci de l'avoir remarqué, Ed."
Couverture de 15 %, répartie uniformément. Les dépôts peuvent présenter une certaine activité parasitaire au-delà du bord du résidu (cercles rouge clair).
Oui, nous avons quand même manqué un ravageur, mais la pulvérisation est un jeu de hasard. Il faut pulvériser suffisamment pour augmenter les chances de contrôler un parasite, mais pas trop pour ne pas gaspiller la pulvérisation (l'argent et le temps). Cette image représente une situation de couverture idéale. Si ce ravageur se déplace, ou si ce pesticide se redistribue, même un peu, cela affectera le ravageur.
De plus, nous ne devons pas négliger le seuil d'influence qui se trouve autour des résidus de pesticides. Imaginez un petit cercle autour de chaque gouttelette (illustré ici par des halos rouge clair) où la matière active peut se redistribuer au-delà du dépôt initial pour affecter un ravageur adjacent. Ce qui est peut-être encore plus important, c'est que les dépôts ne se répandent pas sur le papier hydrosensible comme ils le font sur les tissus végétaux réels, de sorte que le papier hydrosensible donne toujours une sous-estimation de la couverture potentielle.
Dans cette dernière image, nous voyons que des dépôts rouges ont été introduits. Cela représente un programme de contrôle des maladies où une application antérieure (blanche) conserve une certaine activité résiduelle lors de l'application suivante (rouge). La deuxième application de pulvérisation n'atterrit presque jamais sur la première, ce qui donne une protection beaucoup plus importante sur la cible. Pour les passionnés, notez que nous avons eu le dernier ravageur !
Dans le cas de nombreux programmes de gestion des maladies, les pulvérisations ultérieures ont tendance à combler les lacunes laissées par les pulvérisations précédentes. Si le moment est bien choisi, l'activité résiduelle vous permettra de vous en sortir.
Et si vous avez absolument besoin d'un chiffre
Alors, que faire si vous avez lu tout cela mais que vous insistez toujours sur une donnée ferme pour définir une couverture adéquate ? Nous le répétons, il n'existe pas de seuil universellement accepté de densité de dépôt ou de surface couverte. Ce serait bien si les étiquettes des pesticides contenaient cette information mais ce n'est pas le cas.
Nous allons nous avancer et dire que dans la pratique générale, nous obtenons d'excellents résultats lorsque nous atteignons 85 dépôts discrets par cm2 ainsi qu'une couverture de surface de 10 à 15 % sur au moins 80 % des papiers sensibles à l'eau dans une application par pulvérisation.
Si vous y parvenez, vous devriez obtenir des résultats satisfaisants dans la plupart des situations.
Jason Deveau - sprayers101.com traduit de l’anglais par l’équipe d’Alvie
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